Résumé « Créatures d’un jour » d’Irvin Yalom
Le docteur Irvin Yalom nous parle des souvenirs de thérapie, des portraits de patients ayant tous en commun de s’interroger plus ou moins directement sur notre rapport à la mort.
Extraits :
«… je connais beaucoup de gens qui sont allés sur le tard à des réunions d’anciens élèves de leur lycée et qui sont aussitôt tombés amoureux, parfois d’un ex-petit ami, parfois de quelqu’un qu’ils connaissaient à peine à l’époque. Et ils se sont mariés. Je crois que nombre d’entre eux sont tombés amoureux par association, qu’ils sont tombés amoureux de leur radieuse jeunesse, de leur existence de lycéens, de leurs rêves d’une vie exaltante, magique et sans limites. Pas d’une personne en particulier. Ils ont fait de cette personne, le symbole de leurs jeunes années et leurs promesses d’avenirs. C’est que celui qui a fait partie de cette merveilleuse époque de votre jeunesse, et pour cela précisément vous l’avez nimbé d’amour, vous avez introduit l’amour en lui. »
« Cela semble paradoxal, mais on se remet souvent mieux de la perte de ceux avec lesquels la relation a été épanouissante que de ceux avec lesquels elle ne l’a pas été et où beaucoup de problèmes n’ont pas été réglés. »
« Je pense que le sexe est à l’exact opposé de la mort : l’orgasme n’est-il pas l’étincelle première de la vie ? Je pourrais fournir beaucoup d’exemples dans lesquels le désir sexuel surgit pour annihiler la peur de la mort. »
« L’âne de Buridan est un paradoxe de la philosophie antique mettant en scène un âne qui, placé devant deux balles de foin aussi tentantes l’une que l’autre, se laisse mourir de faim pour n’avoir su choisir entre les deux. »
« Un entretien se compose de la forme et du fond. Le fond est l’information que l’on échange. La forme, la relation entre les personnes en présence fournit davantage d’informations importantes, elle donne une idée du comportement de l’autre. C’est un élément essentiel car la situation de l’entretien thérapeutique constitue un microcosme dans lequel se révèle le comportement du patient. »
« J’avais une peur bleue de la mort, je n’arrêtais pas de trembler et de sangloter. Juste avant que ma famille ne pénètre dans la chambre, l’infirmière s’est penchée vers moi et m’a chuchoté à l’oreille : « Montrez un peu de classe pour vos enfants. »… Et ça a tout changé. » « Vouloir montrer l’exemple devant la mort donne un sens à la vie jusqu’à l’instant suprême. »
« Vous m’avez demandé de renoncer à l’espoir d’un passé meilleur. Ces paroles m’ont frappées, elles m’ont tirées d’un mauvais pas. »
« Dans mes fonctions à la tête du service hospitalier, je me suis appuyé sur des diagnostics afin que soient prises des décisions efficaces. Mais dans ma pratique de la psychothérapie, j’estime le processus diagnostique le plus souvent inapproprié… les contorsions auxquelles nous devons nous livrer pour répondre aux exigences des compagnies d’assurances qui vantent des diagnostics précis se font au détriment à la fois du thérapeute et du patient. Le processus de diagnostic n’est pas applicable à la personne dans sa complexité. »
« Si un homme me méprise, c’est là son problème. Mon unique souci est de ne faire ni ne dire rien qui mérite le mépris. » Marc Aurèle
« J’ai idée qu’il y a un lien entre le fait que vous ne sachiez pas ce que vous voulez et ce solide désir d’inscrire durablement votre image en moi.»
« Parcours alors ce bref espace du temps en harmonie avec la nature et finis ton voyage dans le contentement, comme l’olive tombe quand elle est mûre, bénissant la nature qui l’a produite, et remerciant l’arbre sur lequel elle a grandi. »
Laurence de Vestel, juin 2015 – ©Oltome.com
Si vous avez aimé, comme moi, les livres d’Irvin Yalom, ne manquez pas : Et Nietzsche a pleuré (1991), Mensonges sur le divan (1996), La Méthode Schopenhauer (2005), Le problème Spinoza (2012), Créatures d’un jour (2015)
Créatures d’un jour, du célèbre thérapeute américain, Irvin Yalom, nous parle des souvenirs de thérapie. J’adore Irvin Yalom ou pratiquement tout ses livres dont celui-ci. Ce livre dresse des portraits de patients ayant tous en commun de s’interroger plus ou moins directement sur le rapport à la mort. De très beaux cheminements, drôles, émouvants, bouleversants. Puissants effets miroirs !
Irvin Yalom est né à Washington le 13 juin 1931. En 1956, il obtient son diplôme de médecine de Boston et se tourne très vite vers la psychiatrie. Il est aujourd’hui un psychothérapeute existentialiste parmi les plus influents et professeur émérite en psychiatrie de l’université de Stanford. Auteur d’une large littérature spécialisée, le Docteur Yalom publie des romans au succès mondial, qui traitent de l’univers psychothérapeutique.