« Tout le chemin de la vie, c’est de passer de la peur à l’amour. » Frédéric Lenoir
André Charbonnier a pris conscience que sa vie était fondée sur des peurs. Notamment, celle d’être rejeté et qui le poussait à tout mettre en oeuvre pour se faire aimer. « Je croyais avancer en direction de alors que j’étais poussé par… Je n’étais pas en train de m’écrouler car à la vérité, jamais je ne m’étais levé. » Nous baignons dans des peurs qui nous escortent tout au long de notre vie. Peur du noir, du vide, de perdre, du terrorisme, du sida, de rater son bac, de divorcer… Mais nos peurs, aussi irrationnelles soient-elles, répondent à des besoins très précis : nous sauver la vie…
ENTRE NOUS ET LE BONHEUR, IL N’Y A QUE DES PEURS !
I. LA MECANIQUE DE L’HUMAIN
« La plus grande partie de la souffrance humaine est inutile. On se l’inflige à soi-même aussi longtemps que, à son insu, on laisse le mental prendre le contrôle de sa vie. » Eckhart Tolle
1. C’est plus fort que moi
La peur est notre compagne de tous les jours. Sur les 60.000 pensées journalières, 95% sont des pensée négatives qui reflètent frustration, colère, mécontentement, manque de confiance, honte… Nous nous éloignons de notre bonheur en étant inconscients que c’est tout à fait volontaire !
2. Un bain de peur
95 % de nos peurs ne se réalisent jamais ! Il s’agit de peurs face à un danger illusoire. Quel danger y a-t-il à déclarer son amour, à demander une augmentation … Le danger n’est pas à l’extérieur de nous mais à l’intérieur.
3. Un organe immatériel
Notre mental est immatériel. Le mental adresse des messages au cerveau sous forme de pensées. Il a deux missions : nommer le monde et assurer notre survie.
4. Nommer le monde
Le mental nomme chaque chose qui l’entoure. Regarder une pomme et la nommer « pomme » est un miracle en soi. Le mental est une gigantesque base de données qui se crée elle-même ! Le mental est comme un disque dur vierge au départ qui se grave lui-même grâce aux stimuli que lui transmettent les 5 sens via le cerveau sous forme de pensées. Le mental est composé de pensées et les pensées sont le mental. La répétition provoque l’inscription permanente sur le disque dur d’une pensée qui devient. Les mots structurent les pensées dans le langage. Pensées et langage deviennent si intriqués que penser en dehors du langage est impossible. Chaque mot intégré se met dans un dossier qui devient de plus en plus complexe et les dossiers de plus en plus nombreux deviennent aussi de plus en plus connexes. Le mental devient comme une gigantesque base de donnée et finit par former une personnalité, l’ego. L’agencement choisi détermine notre personnalité ce qui explique les différences de goûts, d’affinité, de caractère… Chacun se confond avec son mental. Chacun voit son monde comme le monde, sa vérité comme la vérité. Tous les conflits viennent de là… car la vérité de l’un ne va pas avec l’autre… à moins de refouler. C’est là, que notre disque dur se fragmente en deux parties : la conscience et l’inconscient. Une information jugée irrecevable passe du côté de l’inconscient par le mécanisme du refoulement.
5. Danger ou pas danger ?
En cas de danger, il y a deux sortes de traitement de celui-ci :
- La voie courte : le message transite par le thalamus et parvient à l’amygdale dans le cerveau ce qui va déclencher une réaction. Une voie irréfléchie.
- La voie longue : le message transite par le thalamus, le cortex cérébral, l’hippocampe et ensuite à l’amygdale qui va déclencher une réponse. Une voie qui permet la conscience et la réflexion. En cas de danger… impossible de ne pas avoir peur puisque le mental a le temps d’analyser la situation. Chaque personne gère sa peur selon les zones de gestion de la réalité extérieure : la zone de confort, la zone d’inconfort, la zone de panique. Le mental veut toujours revenir à la zone de confort.
6. Survie : l’autre mission du mental
Comment se fait il que nous accomplissions des choses contraires à notre bonheur ? Des choses qui nous bloquent, nous limitent, nous poussent au sabotage. Beaucoup ont peur des souris alors qu’on a jamais vu une souris attaquer un humain : le danger est irréel et la peur bien réelle…
Lorsque nous venons au monde, la notion de sécurité est primordiale et le danger est porteur de mort. Pour se construire l’enfant doit absolument recevoir amour et sécurité. Tout part de ces 2 croyances puisées dans l’inconscient collectif dans lequel tout le monde baigne comme un buvard dans l’encre : Maman = amour et Papa = sécurité.
Un enfant pleure… Le logiciel de survie « Maman = amour » entré action. Un jour, la mère à bout de nerfs crie sur son enfant… « Maman = pas amour » est déplacé dans l’inconscient, refoulé, pour permettre au logiciel de survie d’intervenir. L’enfant justifie « maman = pas amour par « c’est de ma faute » comme cela « maman = amour » est toujours valide. Le caractère absolu du besoin d’amour déclenche la nécessité de créer une peur pour éviter d’être confronté à un manque jugé mortel. Il nous est impossible d’accepter la défaillance d’un parent car nous y perdrions l’amour et la sécurité. Nous nous hypnotisons nous-mêmes pour transformer la réalité. Nous cfréons des mensonges auxquels nous obéissons et chaque mensonge génère une peur : peur d’être jugé, rejeté, de réussir, de rater,…
7. Le prix à payer
Pour créer l’illusion de l’amour et la sécurité, le mental crée la peur et traite l’illusion comme la réalité car le mensonge doit devenir vrai ! Impossible de contredire le mensonge : s’il dit que nous sommes nuls, nous le devenons. Nous sommes tous névrosés car nous avons tous eu des parent faillibles qui ont eux-mêmes eu des parents faillibles… Mensonges et peurs se transmettent de générations en générations. Nous sommes comme contraints à des actions contraires à notre bonheur par des énergies qui ne nous appartiennent pas. Si ne nous ne voulons plus être la marionnette de notre inconscient nous devons commencer par rendre à nos ancêtres ces mensonges au niveau symbolique.
8. Une prison sans murs
Celui qui ne s’est pas débarrassé de ses peurs et qui se croit indigne d’amour, ne comprend pas pourquoi il échoue dans ses amours, ou pourquoi il est discrédité, ou tombe amoureux d’une personne qui n’est pas libre… Le mensonge dirige sa vie, son inconscient est aux commandes. « Notre vie est un film dont nous sommes le projecteur ! Nous croyons que le monde pénètre en nous tel qu’il est, alors que nous le repeignons d’instant en instant sans nous en rendre compte. Nous nous croyons libres alors que nous sommes solidement enchaînés. Nous vivons dans une prison dont nous ne voyons pas les murs ! »
9. Au-delà du langage
Sans qu’aucun mot ne soit prononcé, je sais intuitivement si je suis accueilli « à bras ouverts » ou si l’on a envie de me « fermer la porte au nez »… De génération en génération des symboles se sont élaborés et sont devenus des règles qui imposent leur lois dont les trois lois fondamentales sont :
Tu respecteras tes parents.
En tant que père, tu dois la sécurité et en tant que mère, tu dois l’amour à ton clan.
Tu ne feras pas l’amour avec quelqu’un de ta famille.
Pour notre inconscient la symbolique est tout et la réalité n’est rien. Aujourd’hui, nous sommes régis par l’avoir, le pouvoir, le faire et nos symboles sont nos Nike, notre voiture, du vide, des symboles dépourvus de substance.
10 . L’injonction au malheur
Le mental vérifie au cas par cas si le mensonge qu’il a construit est préservé au travers des symboles. Si mon père se croyait sans valeur et qu’il véhiculait la peur d’être riche, pour ne pas perdre la garantie que papa=sécurité, et rester fidèle à l’idée qu’il a raison, je dois construire le mensonge que je dois être pauvre et je vais toujours m’arranger pour ne pas être riche. Nous mendions tous de l’amour et créer l’espoir est devenu un but.
11. Le puits des mensonges
Nos peurs enfantines sont enfouies dans un puits que notre mental nous interdit de regarder. Il a construit un mur qui si il s’effondre, nous ferait perdre nos protections. Le mental impose le silence. Tout ce qui évoque notre souffrance doit être tu. Notre mental gère des élastiques qui nous font parfois nous demander : « Mais qu’est ce qui m’arrive ? ».
12 . Des émotions par milliers
L’émotion est l’expression la plus pure de notre vérité la plus profonde. L’émotion positive est du registre de l’amour, l’émotion négative est du registre de la peur. Lorsque nous sommes dans une situation indésirable nous avons trois solutions pour nous en sortir : accepter, améliorer, quitter. Lorsque nous ne décodons pas l’émotion, nous plaignons, nous n’avons choisi aucune de ces 3 solutions et nous devenons l’émotion. Nous disons « je suis triste » au lieu de dire « je suis traversé par la tristesse ». Ecoutons ce que nos émotions ont à nous dire. La stupidité émotionnelle a mis des siècles à devenir la norme « papa = sécurité ». L’intelligence émotionnelle permet de résoudre l’immense majorité des problèmes relationnels en sortant de cette équation.
13 . Quand la peur ambiante se diffuse
Nous avons beaucoup plus peur des requins que des moustiques… pourtant le requin tue 10 personnes par an alors que le moustique en tue 2 millions. Beaucoup ont peur des souris et pourtant une souris n’a jamais attaqué un humain… le danger est irréel alors que la peur et bien réelle. Si nous ne prenons pas conscience de l’influence de l’inconscient collectif nous en prenons la teinte… alors qu’il suffirait simplement d’interrompre la source de nos peurs. Dans la phrase « J’ai peur de mon chef », la clé du problème ne se trouve pas dans le chef mais le « J’ai peur ».
II. LA MECANIQUE DE LIBERATION
Serait-il possible de nous réveiller de notre hypnose et d’être aux commandes de notre destinée à 95 % ? La clé de la porte de notre prison : la conscience. Une souris que notre mental a transformé en menace de mort reste une simple souris.
1. Les enfants perdus sur le chemin
Nous avons en nous de multiples enfants, des « enfants perdus sur le chemin », qui se sont bloqués à des âges différents. Chaque enfant intérieur souffre et crie sa blessure tout en continuant à réclamer ce qu’il n’a pas obtenu.
2. Un dégagement colossal d’énergie
L’énergie de peur est tellement ancrée que pour la libérer il faut avoir recours à un hypnotiseur ou un psychomagicien.
3. L’autre est mon miroir
Nous devons reconnaître que nous sommes bien souvent à l’origine de nos propres expériences négatives. La peur attire à son insu ce qu’elle redoute le plus. Elle est responsable des résultats que l’on obtient. Une émotion négative pointe du doigt le petit enfant : un collègue me fait une remarque sur ma coupe de cheveux et je me sens dévalorisé… La peur enfantine est réactivée. Il suffit de guérir un petit enfant intérieur…
III. LA MECANIQUE DU BONHEUR
« Vous n’êtes responsable que de ce que vous pouvez changer. Votre attitude est la seule chose que vous pouvez changer. Et c’est là toute votre responsabilité ». Nisargadatta Mahara
Si l’on reprend l’image du disque dur, il convient de le reprogrammer en rendant préalablement à nos parents les morceaux d’eux qui étaient en nous.
1. Reprendre le pouvoir
Avoir peur de l’eau et prendre conscience de la raison ne nous enseigne pas encore à nager. La peur est libérée mais le blocage persiste. Identifier son « programme par défaut » est indispensable pour pouvoir le déprogrammé. Cela demande courage et humilité et souvent l’aide d’un proche. Notre « programme par défaut » est un voile à traverser, non un mur infranchissable.
2. Les programmes délibérés
Mettre en œuvre un programme délibéré demande de la préparation. Je reçois ce que je donne ! Si je me relie à l’énergie d’amour, je reçois de l’amour. Si je me relie à l’énergie de peur, j’avance vers l’échec. Pour se relier à l’énergie d’amour, la technique du héros (imiter James Bond) permet d’éviter de nous retrouver face à notre programme par défaut. Notre mental ne fait pas de différence entre la réalité et la fiction : si nous « sommes » le héros, nous le devenons vraiment. « Je suis untel » (pas « je vais faire comme untel ») est la voie du succès.
3. Jouer d’audace
Just do it ! Un point sépare le monde de l’inaction et le monde de l’action. C’est le moment ! Avant l’instant on est avec sa peur, et après, l’action est alors réalisée. Le plaisir a remplacé l’appréhension. Une fois ce fonctionnement intégré, il ne s’agit même plus d’audace mais de nouvelles expériences à vivre.
4. Apprendre à apprendre
Nous n’apprenons que de nos erreurs. Ce à quoi je porte attention devient ma réalité.
5. Le bonheur c’est la discipline
Nous devons nous désidentifier de nos émotions : je suis triste n’est pas je ressens de la tristesse. Dès que je quitte mon chemin de vie, je me plains. Nous devons passer du pilotage automatique à une conscience précise de chaque instant vécu. Ainsi, nous apprendrons à utiliser notre mental plutôt que de continuer à se faire utiliser par lui. Apprenons à nous promener quand nous nous promenons, à laver la vaisselle quand nous la lavons, à se concentrer dans l’instant présent plutôt que de laisser notre mental partir dans des pensées inutiles.
IV. LA MECANIQUE DE L’INTUITION
L’immense force de l’intuition, c’est qu’elle est tout à fait étrangère au mental !
1. Une information pure
Le monde est perçu par le biais du mental ou de l’intuition. Par le biais du mental, la réalité est distordue par notre volonté de figer le mouvement et nos capacités de re-peinture. Par contre, l’intuition a accès à La vérité. Nous savons. Point. Le mental déteste l’intuition puisqu’elle sait la vérité. Nous avons tous cette petite voix intérieure dont nous nous sommes le plus souvent coupés pour taire cette petite voix intérieure qui nous dit des vérités trop dures à entendre. Non, ton père = sécurité et ta mère = amour, n’est pas toujours vrai… « Arrête de te leurrer »… dit la petite voix qui si nous l’écoutions plus souvent nous guiderai dans la vie vers ce qui nous convient le mieux.
2. Nous sommes guidés
Lorsque nous réapprenons à écouter notre intuition, notre vie s’orchestre naturellement. Tout se fait tout seul. Comme le disait Steve Jobs : « Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire. »
3. « Je » est un autre
Nous ne sommes pas nous ! Ce que nous appelons « je » n’est qu’un assemblage infiniment élaboré de pensées qui se pensent. Nous ne sommes pas notre émotion : « je » n’est pas triste, je ne suis pas ma tristesse. Nous croyons que nous somme alors qu’il ne s’agit qu’un d’un programme de pensée. En laissant l’intuition prendre les commandes, nous sommes portés par la vie. Pour mettre notre intuition aux commandes commençons par cesser de vouloir et revenons à notre présence pour mieux laisser advenir les signes nous guider vers la joie.
4. Plonger dans le réel
Notre vraie nature est la joie et le bonheur. Laissons notre conscience glisser du mental vers l’intuition pour ne ressentir la peur qu’en cas de danger réel. Un voyage rendu possible lorsque nous avons regardé nos peurs en face !
Fais de chaque personne que tu rencontres un maître de sagesse !
« Plus de peurs que de mal » est un excellent livre sur la peur dont les mécanismes sont très bien décrits ! Peur d’être jugé, trahi, ridiculisé… Nous en connaissons tous au moins une… centaine de milliers ! Nous produisons en moyenne 95 % de pensées négatives par jour au sujet de choses qui ne se produisent jamais… André Charbonnier nous propose de transformer ces pensées négatives en pensées positives pour n’avoir plus peur qu’à 5 % utilement pour éviter ce qui peut l’être. Remarquablement bien écrit. Un ouvrage clair qui nous ôte la honte d’avoir des peurs mais qui nous explique simplement comment les déjouer.