L’éducation vous appartient et éduquer et élever nos enfants, c’est les guider et les accompagner afin de les émanciper, de les responsabiliser pour qu’une fois adulte, ils aient une estime d’eux-mêmes suffisante pour être autonome et pouvoir s’adapter au mieux à toutes situations et circonstances. La bonne nouvelle que nous enseigne Tania Lowy est que oui, l’éducation vous appartient !
I. L’objectif et le cadre
Les objectifs visés par nous pour nos enfants sont le plus souvent : les responsabiliser, les autonomiser, les émanciper, leur transmettre certaines valeurs. Les objectifs visés par nous pour nous-mêmes sont le plus souvent : la sécurité, le calme, le repos, la vie de couple, la vie sociale.
Nous ne pouvons pas vouloir pour eux. Nous pouvons vouloir pour nous. Le cadre se posera une fois que nous nous serons demandé ce que nous voulons vraiment, et que nous aurons déterminé notre objectif véritable.
Sans objectif parental bien défini, pas de cadre adéquat !
Sans cadre adéquat, pas d’objectif atteint !
Si je veux que mes enfants aillent dormir à 20 h, quel est mon objectif ? Pour qu’ils aient leur temps de sommeil ? Est-ce vrai ? Ou est-ce que je veux regarder mon film ? Auquel cas, je le dis clairement. L’objectif doit être clair ! Pour éduquer son enfant : il faut de Energie, Temps, Envie et Volonté !
II. L’appartenance
La sécurité de base de l’être humain (ou d’un enfant) est donnée par le sentiment d’appartenance ressenti à travers la reconnaissance du groupe (de la famille). Cette sécurité est assurée par les règles et normes propres au groupe. Participer, recevoir de l’attention positive, de l’écoute, de l’encouragement, de faire des choix dans un cadre, permet de se sentir reconnu, appartenir, en sécurité. Celui qui se sent exclu adoptera des comportements inadéquats pour effacer ce sentiment d’exclusion.
Pour éviter le sentiment d’exclusion de l’enfant :
- Faisons-le participer
- Donnons-lui de l’attention positive
- Offrons des choix
- Soit, soit
- Ou, ou
- Quand / alors « Quand tu auras rangé, alors nous irons acheter… »
- Pas de si : car il n’y a pas de choix, c’est nous qui avons le pouvoir
- En respectant leur sentiment d’injustice par l’écoute
- L’objectif et le cadre
Éduquer n’est pas nécessairement une lutte permanente. On lutte lorsqu’on impose une solution à nos enfants sans avoir cibler clairement notre objectif. A un objectif correspondent plusieurs solutions. Nous pouvons fixer notre cadre : si celui-ci est clair, notre demande à l’enfant le sera aussi. À partir de l’adolescence, il vaut parfois mieux privilégier la relation à l’apprentissage.
III. Éviter de confondre but et solution
Par exemple, un couple souhaite passer de bons moments avec leur 3 enfants. Ils décident de passer ces bons moments le soir à table. Ça ne marche pas… Ils ont confondu leur but de passer un bon moment avec l’unique solution qu’ils ont trouvé, le faire le soir au moment du repas.
Souvent on s’acharne à faire appliquer une solution clairement inadéquate plutôt que de trouver une autre solution. Ne perdons pas de vue notre objectif premier en le confondant avec une solution.
IV. Pour des enfants responsables, il faut des parents responsables
Pour responsabiliser nos enfants, nous devons les responsabiliser par rapport à leur propre choix, toujours dans un cadre donné par nous !
- Nous, parents, présentons d’abord le cadre à l’enfant, cadre fixé par nous en fonction de l’objectif que nous désirons atteindre
- Selon le cadre défini et le but à atteindre, il existe deux façons de procéder : la façon « soit/soit » ou la façon « quand/alors »
C’est l’enfant qui choisit l’option et sa conséquence. À nous de bien lui faire sentir qu’il s’agit de son propre choix. Il faut aller jusqu’au bout du choix et être totalement en accord avec les 2 choix présentés. En aucun cas, nous ne devons accomplir leur tâche à leur place. L’enfant a le choix de désobéir en assument la conséquence.
V. Conscientiser les enfants aux conséquences de leurs actes
Pour cela, il s’agit de :
1 Être conséquent en tant que parent dans nos propres paroles et actes
2 Laisser nos enfants faire leurs expériences (même désobéir) dans les limites du cadre imposé
3 Leur permettre ceci dès leur plus jeune âge afin qu’ils puissent s’exercer tôt à cette prise de conscience.
L’objectif est de ne pas porter la conséquence des actes de nos enfants nous-mêmes. Un enfant qui sera confronté tôt aux conséquences de ses actes sera plus à même d’être un adolescent est un adulte responsable. Il ne s’agit en aucun cas d’une démission de la part du parent puisque l’objectif est précisément de responsabiliser.
VI. Écouter
Il faut ouvrir la porte de l’écoute. Se mettre à la disposition de l’enfant. Comment ? Par le silence pour laisser parler son enfant sans intervertir.
- Garder cette porte ouverte. L’inciter à parler davantage.
En émettant des accusés de réception du style OK, Aa, oui, ah bon…
En répétant le dernier mot de l’enfant
En répétant le mot qui sort de l’ordinaire
En reformulant la phrase de l’enfant
Les 12 obstacles à la communication sont globalement : commander, menacé, moraliser, conseiller, rationaliser, critiquer, ridiculiser, interpréter, complimenter, consoler, questionner, ironiser.
VII. Faire sortir l’émotion.
Nous devons être le miroir de l’émotion de notre enfant. Quand il est débordé par l’émotion, il est incapable de réfléchir. Nous devons nous demander : que vit mon enfant en ce moment ? L’écoute active est une grande clé de « l’éducation vous appartient ». Elle permet à l’enfant de se remettre de ses émotions, explosives, tristes ou excitantes. C’est en retrouvant son harmonie émotive qu’il pourra re-fonctionner et écouter à nouveau.
VIII. Message « JE »
Parler « Je » va nous permettre de nous exprimer sans blesser, accuser, diminuer ou culpabiliser l’enfant. Le message « Je » et l’écoute active sont indissociables.
Comment formuler un message « Je » ?
- Décrit la situation concrètement et sans l’interpréter
- Énoncer le sentiment ou l’émotion que suscite la situation concrète
- Exprimer le besoin non satisfait ou l’objectif à atteindre
- Faire notre demande
IX. Échec, courage et estime de soi
L’estime de soi et l’encouragement sont très important pour insuffler le courage nécessaire pour affronter la vie.
Comment construire l’estime de soi chez son enfant ?
- On l’encourage et ce essentiellement face à l’échec
- On ne se focalise pas sur ses fautes
- On ne lui en demande pas trop
- On ne lui en demande pas trop peu
- On se rappelle qu’on n’apprend pas une langue en a jour
- On ne faisant pas à sa place ce qu’il sait faire lui-même
- On lui fait confiance en lui
- On le responsabilise
- On ne lui fait pas honte
Une bonne estime de soi va permettre à l’enfant de rentrer dans le cadre vertueux. L’estime de soi est une variable et elle se construit et se reconstruit tout le temps long de la vie. N’hésitons pas à traquer nos lunettes noires contre des lunettes roses
Comment encourager son enfant ?
- Il s’agit avant tout de ne pas le décourager
- Montrer qu’on ne doit pas être parfait
- Demander des choses que l’enfant est capable de réaliser
- Être gratifiant
- Mettre en avant ce qu’il fait bien
X. La réunion de famille
Une réunion de famille est une rencontre prévue et attendue à heure et à jour fixe, et qui regroupe tous les occupants d’une même maison. Elle a pour but de prévenir ou de solutionner certains problèmes ainsi que de laisser un espace à l’expression de chacun.
La réunion de famille possède un cadre : on n’y parle chacun à son tour et on s’écoute. On ne critique pas et on n’accuse pas. Ce qui se dit dans la réunion y reste. Ce qui est décidé lors de la réunion n’est jamais définitif. Et comme toute réunion qui se respecte, elle est assortie de la rédaction d’un PV qu’on ressortira et analysera lors de la réunion suivante. C’est la régularité de ces réunions qui ont fait le succès.
XI. Le quality time
Le quality time est un moment privilégié qui n’a d’autre but que l’amusement et qui n’est pas dédié à l’éducation. Ces moments servent à construire la relation. Ils ne doivent pas être longs mais ils doivent être nommés, attendus et prévus. Les enfants grandissent vite et quand ils seront grands, c’est la relation qu’on aura construit avec eux qui restera… Profitons d’eux quand ils sont petits afin de pouvoir continuer à le faire quand ils seront adultes.
Conclusion « L’éducation vous appartient »
Oui, l’éducation vous appartient. Une fois que nous aurons retrouvé ou trouvé notre fil conducteur, il sera alors facile d’agir logiquement et spontanément.
Laurence de Vestel – L’éducation vous appartient – janvier 2023 – ©Oltome.com
« L’éducation vous appartient », le manuel de survie de l’éducation ! Un livre tout petit, simple, remarquablement bien expliqué et enrichi d’exemples très parlant. Des méthodes simples, de bon sens et faciles à mettre en pratique. Un méthode que j’ai eu l’occasion de tester plusieurs fois… ça marche et ça fait du bien de se rappeler que oui, l’éducation vous appartient et que ce peut-être un plaisir.