Elon Musk – L’enquête inédite

Et en plein cœur du désert du Texas, sur 1400 hectares, Elon Musk a édifié la cité de ses rêves : Snailbrook, capable d’abriter plusieurs milliers de salariés de SpaceX, Tesla ou Twitter. Elon, qui n’était pas doué pour l’école, s’est attaqué à deux citadelles imprenables : l’automobile et l’espace. Convaincu que la planète se meurt, rongée par la pollution et menacée par une troisième guerre mondiale,  Elon promet d’emmener l’humanité sur Mars. Avec les implants neuronaux Neurolink, il promet de réparer les paralysés, les malades de Parkinson ou d’Alzheimer et de préparer l’homme face à l’intelligence artificielle. Rester maître de la machine, tel est le gage de la liberté et de la survie de l’espèce humaine.  Ses projets qui semblent sortir tout droit d’un livre de science-fiction se réalisent… Jusqu’où peut-il aller ?

1. Aux origines d’Elon Musk

Elon Musk est né le 28 juin 1971 à Pretoria. Bercé par les récits de ses grands-parents, grands aventuriers avec un incroyable goût du risque, il est éduqué sans entrave en Afrique du Sud par sa mère Maye, et son père sudafricain, Errol.  La famille Musk est aisée. Maye a son cabinet de diététicienne. Lorsque ses parents divorcent en 1979, Elon décide de rester auprès de son père, avec Kimbal, son cadet d’un an et sa sœur Tosca, sa cadette de 3 ans

2. Elon avant Musk

Les enfants Musk ont une enfance très difficile.  Elon se réfugie dans les bandes dessinées.  Il s’éduque par les livres qui façonnent sa manière de penser, et lui servent de colonne vertébrale. Déjà, il affirme que l’humanité a un avenir multi planétaire. Le rat de bibliothèque se double d’un geek. La programmation correspond parfaitement au cerveau d’Elon, qui dissèque tout, pèse chaque action, réfléchit déjà en mode 0 ou 1, et qui  souffre de troubles autistiques.  Il vit dans un monde que nul ne visite. 

Avec l’ordinateur que lui offre son père, Elon marie ses deux passions, science-fiction et la programmation. Il a 12 ans lorsqu’il vend pour 500 dollars le code d’un jeu qu’il a créé lui-même !

En 1988, par sa mère, Elon reçoit  la nationalité canadienne.  Il quitte l’Afrique du Sud devenue trop petite pour lui et intègre la Pennsylviana University et fait son doctorat à Stanford. Il découvre le monde des start-ups et de la Silicon Valley.  En 1999, il crée Zip2.  Débouté de l’entreprise, il empoche 22 millions de dollars.  Il les investit pour réinventer la finance en créant X.com (PayPal). Il en sera également débouté en empochant 180 millions de dollars, réinvesti dans SpaceX et le rachat de Tesla… en retenant les leçons :  ne plus se mettre dans les mains de financiers et rester seul pilote à la barre.

3. La revanche dans la peau

L’histoire d’Elan Musk est une histoire de revanche.  Une revanche sur le garçon gringalet battu par ses camarades de classe à Pretoria, sur l’élite bien-pensante des grandes universités de la Ivy League, sur les grands fonds d’investissement et le monde de la finance de Wall Street, sur les ingénieurs du monde d’avant qui haussaient les épaules lorsqu’il détaillait ses projets extravagants, sur l’Europe arrogante incapable de penser que son modèle spatial pouvait être remis en cause.  Elon joue avec le risque, repousse les limites, tutoie les interdits.  Grâce à ses lubies, sa démesure et son culot prodigieux, il a révolutionné les secteurs les plus fermés, les plus technologiques et capitalistiques que sont l’automobile et le spatial.

4. La méthode Musk

Musk n’hésite jamais à aller au bout de ses idées, à crash-tester ses intuitions les plus folles.  Cela a été le cas pour la fusée réutilisable, pour des voitures électriques capables de dépasser les 300 km/h, de faire voler la plus grosse fusée du monde.   Il sait que ses échecs à plusieurs dizaines de millions de dollars sont indispensables pour analyser les erreurs.

Musk impose dans toutes ces sociétés une intégration verticale poussée à l’extrême. La majeure partie des éléments constituant ses fusées et ses voitures sont fabriqués en interne, le plus souvent dans une seule et même usine. Ce modèle d’intégration verticale mais permet d’atteindre des coûts de construction extrêmement bas, de gagner un temps précieux à décider et à faire exécuter ses décisions sans temps de latence.

Dans la galaxie Musk, la communication est pilotée est incarnée par Elon. La marque n’a jamais acheté la moindre page publicité pour vanter les mérites de ses bolides tant ils sont géniaux. Et quand un journaliste s’adresse à la seule adresse mail de SpaceX, jamais il ne reçoit la moindre réponse.

5. Le gang de la Mars Society

En 2001, c’est l’éclatement de la bulle internet.  Bill Clancey, un des ingénieurs en chef de la NASA et pillier de la Mars Society, organise un diner avec tout ce que la Silicon Valley compte de fans du spatial. La tête d’affiche de la soirée est le cinéaste James Cameron, fervent défenseur de la conquête martienne. Musk débourse 5000 $ pour être assis à côté de lui. Le lendemain matin, Musk appelle Robert Zubrin, le gourou de Bill Clancey, et l’invite à prendre le petit déjeuner.  C’est le début d’une longue amitié ! 

A ce dîner de mai 2001, Elon Musk rencontre Martin Eberhard, le vrai fondateur de Tesla, aujourd’hui gommé de la photographie.  A l’époque, personne ne voulait entendre parler de voitures, sauf Elon Musk, riche a millions, après avoir vendu ses parts dans PayPal.  Eberhard, à court d’argent se tourne tout naturellement vers Musk, qui devient le premier actionnaire et le chairman de Tesla. L’ego surdimensionné de Elon Musk a fait exploser duo, qui estimait qu’il ne pouvait y avoir qu’un seul le pilote à bord.

Et au cours de ce même dîner, Elon Musk a décidé de relancer la conquête spatiale. Moins d’un an après, en mars 2002, Space X est lancé !

6. Musk et le rêve martien de Boca Chica

Musk est obsédé à l’idée de sauver l’humanité. Mars est voué à incarner la première grande démocratie pure et parfaite où les différents seront réglés selon des principes d’autogestion établis à l’avance, sans le diktat d’aucun gouvernement terrien. Boca chica est le no man’s land à l’extrême sud du Texas le long de la frontière mexicaine, dont Elon a décidé de faire l’écrin de sa conquête multi planétaire. La nature sauvage fait place à la Starbase, le site de construction et de lancement du Starship, la plus grosse fusée jamais construite au monde.  Aujourd’hui, à Brownsville, située à 30 km de Starbase, on retrouve la même atmosphère qu’à la Silicon Valley lors de son boom.

Un projet très controversé… Pour sauver l’humanité, la conquête de Mars est moins importante que la lutte contre le réchauffement climatique sur terre. Voilà qu’elle devrait être la véritable priorité !

7. L’évangile selon Elon

Musk a parfaitement conscience que I’IA pourrait s’avérer dévastatrice entre les mains d’individus malintentionnées. Il n’a de cesse de mettre en garde contrer l’IA « potentiellement plus dangereuse que les armes nucléaires, qui pourrait prendre le contrôle du monde, nous imposer un dictateur immortel auquel nous ne pourrions plus échapper… »

Puisque, selon lui, les progrès technologiques vont inévitablement créer des IA qui nous dépasseront de très loin intellectuellement, il faut augmenter l’être humain, faire en sorte qu’il puisse tenir la comparaison et éviter que la prochaine génération ne se transforme en main-d’œuvre servile aux ordres d’une IA devenu autonome et totalitaire. En 2016 il fonde Neuralink, pour soigner le mal par le mal, pour nous grever un implant cérébral capable de nous « réparer » mais aussi de faire de nous des surhommes capables de faire le poids avec l’IA.  

8. Elon Musk, le faux libertarien

Avec le rachat de Twitter, en automne 2022, Elon Musk a été érigée par les médias comme le porte-drapeau du libertarisme. Ses équipes ont reçu l’ordre rétablir plusieurs dizaines de milliers de comptes précédemment suspendu dont celui de Donald Trump. Il en résulte une explosion de propos haineux, racistes et homophobes qui ont réussi à faire fuir nombre de très grandes marques. Mais Musk ne serait-il pas un autocrate pur jus ? Il n’a pas hésité à faire suspendre huit comptes de journalistes contradicteurs.

Tesla et SpaceX ont été biberonnés à l’argent public. Le secteur automobile et le secteur spatial de Musk doivent une reconnaissance éternelle à l’oncle Sam qui a bénéficié d’au moins 20 milliards de dollars d’argent public rien que dans l’entreprise spatiale. Les intérêts du pays et ceux de Space X sont intimement liés. Musk s’est rendu indispensable. Et, jusqu’à présent, personne à Washington n’oserait se mettre en travers de sa route…

9. Le manager et le tyran

L’homme le plus riche du monde ne veut être entouré que de personnalités hors norme et au dévouement absolu. Quand on entre dans l’empire Musk c’est pour participer à quelque chose de bien plus grand que soi. L’armée muskienne ne touche pas un salaire mirobolant.  Chaque salarié reçoit des stock-options dont il reçoit une première partie après être resté une année entière et le reste sur les trois années suivantes. Peu de salariés tiennent longtemps. Pourtant… Si vous aviez été embauché en janvier 2012 sans avoir revendu vos parts, en mars 2023 le cours de Tesla était multiplié par 40.

10. Musk, le pirate 

Musk a élevé la piraterie au rang d’art de vivre. Quand la loi ne progresse pas assez vite pour suivre ses grandes enjambées, il n’hésite pas à passer outre. Ce n’est pas à lui a s’adapter au monde mais au monde à s’adapter à sa cadence. Lorsqu’il a renoncé à acquérir Twitter, la justice l’a obligé à boucler l’opération. Durant la pandémie la pandémie du COVID-19, Elon a bravé ouvertement la loi en rouvrant son usine Tesla. À Berlin, il érige une gigantesque usine sans permis de construire. En 2018, il frôle le burnout et en répondant à une très célèbre interview télévisée, il accepte de prendre un énorme joint que l’animateur lui avait préparé. Rien d’illégal puisque c’était en Californie mais ses investisseurs dans la Nasa sont offusqués.  Mais si l’homme est parfois détestable, l’entrepreneur reste irremplaçable.

11. Elon et la tribu Musk

Au fil des années le clan Musk a tisséune sorte de cordon sanitaire autour d’Elon. Maye en est le maillon essentiel.  Kimbal n’est jamais loin non plus. Il a toujours un siège au conseil d’administration de Tesla et de SpaceX. Kimbal s’est reconverti dans l’agriculture urbaine. Il a créé Square Roots, une start-up qui cultive des légumes dans des containers et Big Green,  une association qui fournit une alimentation saine et durable auprès des enfants pauvres des les quartiers difficiles. 

Avec sa première épouse, Justine Wilson, Elon a eu six garçons :  le premier, Nevada, est décédé à 10 semaines.  Ils auront ensuite, des jumeaux et puis des triplés.  Le couple se sépare après huit ans de vie commune.  Musk épouse Talulah Riley en 2010, divorce en 2012, se remarie en 2013 et se resépare en 2016.  En 2018, Elon se met en couple avec Grimes avec qui il a deux enfants : un garçon X AE A XII en 2019 et sa première fille, Exa Dark Siderael en 2021.  Ils sont aujourd’hui officiellement séparés.

Le rêve qu’Elon Musk poursuit n’a pas changé d’un pouce depuis 20 ans : créer une cité martienne autosuffisant. Il y croit. Son objectif : mourir sur la planète rouge.  Elon Musk – L’enquête inédite… à poursuivre…

Laurence de Vestel – Elon Musk – L’enquête inédite – ¢oltome.com2023