Viktor Frankl est né en 1905 à Vienne et mort à Vienne en 1997. Neurologue et psychiatre autrichien, et formé par Freud, avec lequel il a entretenu une longue correspondance dès l’âge de 15 ans. Le jeune Frankl, psychiatre et philosophe, devait très vite se détacher des trois écoles de Vienne – freudienne, adlérienne et jungienne – pour fonder la sienne, qu’il appellera logothérapie. « La logothérapie se penche tant sur les raisons de vivre de l’homme que sur ses efforts pour en découvrir une ». Cette pratique pose le postulat qu’il faut, avant toute chose, trouver un sens à nos actes.
En 1942, il est déporté avec toute sa famille dans des camps. Il observe avec étonnement que les plus robustes étaient les premiers à mourir et que les plus faibles résistaient beaucoup plus longtemps : « Face à l’absurde, les plus fragiles avaient développé une vie intérieure qui leur laissait une place pour garder l’espoir et questionner le sens. ». A sa libération, il découvre que toute sa famille est morte. C’est la vie dans les conditions inhumaines des camps de concentration qui l’a poussé vers sa théorie du sens de la vie. De retour des camps, il confiera ainsi que c’était, certes, l’espoir de revoir les siens qui lui avait permis de survivre, mais également l’envie de finir son manuscrit, publié en 1945, « Découvrir un sens à sa vie »
Après-guerre, la logothérapie, à la fois symbole de vitalité au sens plein du terme et moyen thérapeutique, va prendre une ampleur considérable. Frankl la pratiquera, l’enseignera dans de nombreuses universités (Harvard notamment) et à travers plus de trente livres. Celui dont on aimait à souligner le caractère jovial et expansif est mort en 1997, après quatre-vingt-douze ans d’une vie qui justifie, à elle seule, sa pensée et son œuvre. On trouve aujourd’hui des centres et des associations de logothérapie dans 30 pays. Ses livres sont traduits dans 32 langues.