Calme et attentif comme une grenouille

« Les enfants n’ont ni passé ni avenir et, ce qui ne nous arrive guerre, ils jouissent du présent. »

Jean de la Bruyère

La pleine conscience pratiquée au plutôt aide à acquérir plus d’humanité, à cultiver sa capacité de présence au monde, la conscience de sa beauté et de sa fragilité et nous met sur la voie du respect de la vie et de l’émerveillement.

La méthode « Calme et attentif comme une grenouille » d’Eline Snel est une méthode qui s’enseigne aujourd’hui dans le monde entier.

Introduction

La pleine conscience, c’est simplement être présent de façon consciente dans l’instant, sans juger, sans rejeter ce qui se passe, sans se laisser entraîner par l’agitation du jour. C’est être dans l’ici il est maintenant.

Le parent pleinement attentif

Le parent attentif ne peut pas arrêter les vagues mais il peut apprendre à surfer. La pause respiration crée de l’espace pour les enfants et les parents pour ne pas s’engouffrer dans une réaction automatique. Un temps d’arrêt permet d’observer la situation et de comprendre que ce n’est pas tant la situation qui constitue le problème que votre propre réaction.

Acceptation, présence et compréhension sont trois qualités qui favorisent l’ouverture et le regard sans préjugés et qui permettent aux parents de voir les enfants tels qu’ils sont et non comme ils voudraient qu’ils soient. 

Recommandationq pour les exercices pour être calme et attentif comme une grenouille :

• Suivre les exercices régulièrement.
• Les présenter avec une certaine légèreté
• Répéter régulièrement les exercices.
• Être patient.  
• Valoriser l’enfant quand il s’exerce.  
• Demandez à l’enfant d’expliquer ce qui est vécu après l’exercice

Faire attention, ça commence par la respiration

En dirigeant l’attention sur la respiration, vous êtes présents à ce qui se passe ici et maintenant. Expliquez à votre enfant que la respiration peut l’aider à se calmer, à mieux se concentre, à ne pas réagir aux événements dans l’immédiat, et d’exercer une influence sur son monde intérieur. 

Être calme et attentif comme une grenouille. C’est à dire… 

« La grenouille est un curieux animal. Elle peut faire des sauts énormes, mais elle peut aussi rester très tranquille. Elle remarque tout ce qui se passe autour d’elle, mais elle ne réagit pas à chaque fois. Elle respire et se tient tranquille. Comme cela, la grenouille ne se fatigue pas et ne se laisse pas entraîner par toutes sortes d’idées qui lui passe par la tête. Elle reste calme. Elle est complètement calme pendant qu’elle respire. Son ventre gonfle et dégonfle, il va et vient. Ce que peut faire une grenouille, nous pouvons le faire aussi. La seule chose dont tu as besoin, c’est de faire attention, attention à ta respiration. Il faut de l’attention et du calme. » 

S’entraîner à l’attention

Percevoir de façon ouverte, avec curiosité, sans se mettre à penser, c’est un art ! En grandissant, nous formons des opinions, nous avons des doutes.  Réapprenons à : regarder sans faire de commentaire, bien écouter sans juger ou coller d’étiquettes, manger avec attention… 

Quitter la tête, sentir le corps

Votre corps peut vous dire beaucoup de choses si vous prenez la peine de bien l’écouter. Il vous renseigne sur l’expérience du moment présent, sur vos besoins et vos limites. Nier ses signaux revient à prendre un chemin de fuite. Arrêtez un moment et accordez de l’attention à votre corps : vous êtes encore stressé à cause de ce que l’on vous a dit hier, vous avez un sentiment de tristesse, vous avez trop mangé, vous êtes inquiet… Laisser votre enfant sentir la fatigue, l’énergie, la saturation. Il pourra choisir : qu’est-ce que je fais de ce que je ressens ? Les frontières indiquent jusqu’où aller quand on mange, quand on fait du sport ou qu’on taquine quelqu’un.

L’exercice du spaghetti : l’enfant apprend à transformer les spaghettis durs qui sont dans leur corps en pâte souple, bien cuite, tout à fait molle. Grâce à cet exercice, l’enfant parvient à bien distinguer le repos et l’agitation.

Orage en vue

Quel temps fait-il à l’intérieur ? Qu’est-ce que je ressens ? Y a-t-il une averse ? Quels chiffres donner à cette averse ? Le bulletin météo personnel peut aider votre enfant à comprendre son monde intérieur. à moins s’identifier à ses sentiments. « Je ne suis pas une averse mais je constate qu’il pleut. »

« Assieds-toi confortablement. Ferme complètement les yeux ou presque entièrement, comme tu préfères. Prends tranquillement le temps de découvrir comment tu te sens. Quel temps fait-il à l’intérieur ? Te sens-tu détendu ? Y a-t-il du soleil à l’intérieur ? Ou te sens-tu comme quand il y a des nuages ou qu’il pleut ? Il y a peut-être de l’orage. Qu’est-ce que tu observes ? Sans réfléchir, tu laisses venir le bulletin du temps qui correspond à ce que tu ressens en ce moment. Et quand tu te rends bien compte de ce que tu ressens maintenant, tu laisses les choses comme elles sont… Tu ne dois pas vouloir ressentir autre chose ou changer ce qui est. Tout comme le temps qu’il fait dehors, tu ne peux pas changer celui qu’il fait à l’intérieur. Reste un moment auprès de ce que tu ressens. Tu fais attention, avec gentillesse et curiosité, aux nuages, au ciel clair ou à l’averse qui arrive. Tu ne peux pas changer ton humeur d’un coup. Mais à un moment de la journée le temps aura changé.   Pour l’instant c’est comme ça. Et c’est bien ainsi. Les sentiments changent tout seuls. »

Gérer les émotions difficiles

Les émotions et sentiments ne doivent pas être réprimés. Il importe de pouvoir les éprouver, leur prêter une attention amicale. Avec la pleine conscience, l’enfant découvre qu’il n’a pas à craindre la violence des émotions. Elles surgissent, parfois elles stagnent, puis elles passent.

Demander à votre enfant : comment te sens-tu en ce moment ? Comment voudrais-tu réagir ? C’est important que vos enfants voient et respectent votre propre sentiment d’inquiétude, de frustration, d’impatience, de tristesse, de fatigue. C’est bien aussi.

• On peut ressentir des émotions dans son corps.
• On n’est pas ses émotions, on a des émotions : je ressens de la tristesse mais je ne suis pas un pleurnicheur
• Toutes les émotions sont naturelles mais toutes les actions ne sont pas acceptables. On peut changer les façons d’agir mais pas lessentiments.

La fabrique des ruminations

On se met à ruminer dès qu’on veut que les choses soient autrement qu’elles ne le sont. Peut-on arrêter de fabriquer des ruminations ? Il faut d’abord apprendre à les connaître. De quoi parlent-t-elles au juste ? Observer vos pensées.  « Quelqu’un est méchant avec moi.  Je pense alors… » Vos pensées ne vous mènent-elles pas par le bout du nez ?

Lorsque votre enfant rumine, il doit constater qu’il rumine. Ensuite, descendre de la tête jusqu’à la respiration du ventre. Dans le ventre il n’y a pas d’idée.

Être gentil c’est agréable !

La gentillesse est l’une des qualités les plus essentielles de l’être humain. Beaucoup d’enfants sont plein de gentillesse. Mais il peut t’en aller tout autrement. Certains pensent qu’il faut rendre la monnaie de la pièce dès qu’ils sont agressés.  L’agressivité appelle l’agressivité.   Être aimable, ça se travaille ! Lorsqu’un enfant s’exerce à prendre pleinement conscience des personnes qui l’aime, il prend la mesure du sentiment d’amour. Cette compréhension va dans le sens de la compassion et dans celui d’un monde meilleur.  Encouragez l’enfant à aller plus loin que le bout de son nez en trouvant des qualités positives chez une personne qui le contrarie, il verra par qu’elle n’est pas si désagréable.

Patience, confiance et lâcher-prise

Notre vie serait bien plus agréable si nous avions la confiance d’un nouveau-né. Souvent nous voulons les choses autrement qu’elles ne le sont. Que faire des désirs dont la réalisation ne dépend pas de soi ? Changer notre attitude à l’égard de la situation.  Patience, confiance et lâcher prise s’avèrent importantes pour gérer nos désirs.  Patience : nous avons le temps.  Confiance : il y a toujours du changement.  Lâcher prise : il permet d’agir sur le désir.  

La méditation de l’arbre

Assieds-toi confortablement, le dos droit. Tu peux fermer les yeux ou les laisser légèrement entrouverts. 

Observe maintenant ta respiration. Faire attention à la respiration est important. Cela t’amène à être ici, là où tu es assis. Reste bien attentif à ta respiration. Prends tout ton temps pour sentir le mouvement du souffle. L’air qui entre et puis sort… Entre et puis sort…

Maintenant tu peux m’accompagner vers un bel endroit de la nature. C’est peut-être un lieu où tu es déjà allé ou bien que tu imagines… Prends le temps de le regarder. Il est calme et joli. On n’y est en sécurité. De là on peut regarder au loin. Que vois-tu ?

Si tu regardes bien, tu vois un vieil arbre. Court vers lui. C’est un vieil arbre, très beau très spécial : un arbre à souhait.

Il est là depuis plus de 100 ans. Il est grand, solide, il a un gros tronc, de grandes branches et de jolies feuilles vertes. 

Maintenant si tu regardes bien, tu vois des pigeons blancs, assis sur les branches. Certains sont prêts les uns des autres, d’autres sont plutôt solitaires. Chaque pigeon peut réaliser un de tes souhaits, mais pas tout de suite. Il faudra attendre que le moment arrive. Les pigeons ne peuvent pas réaliser tous les souhaits : seulement ceux qui viennent vraiment de ton cœur et que tu trouves très important. Un souhait à la fois. 

Prends maintenant le temps de penser à un souhait, un souhait qui vient du cœur. Tu ne dois pas fournir un effort pour y penser. Tu attends calmement jusqu’à ce que quelque chose arrive tout seul. Cela peut être un sentiment ou une idée. Cela peut être quelque chose dont tu n’as jamais parlé à personne. Qu’est-ce qui te vient à l’esprit ?

Une fois que tu sais bien ce que tu souhaites, tu appelles doucement un pigeon. Tu le laisses venir se poser sur ta main et tu tiens ta main près de ton cœur, tu fais savoir ton souhait au pigeon. Il va comprendre. Tu donnes le souhait au pigeon et tu le laisses envoler. Tu le vois s’envoler. Il s’éloigne. Il s’éloigne de plus en plus. Il est en route pour réaliser ton souhait. Mais pas aujourd’hui, ni demain. Peut-être pas non plus la semaine prochaine. 

Mais aies confiance. Il y a toujours quelque chose qui change. Pas toujours exactement comme tu l’aurais voulu. Peut-être pas aussi vite que tu l’aurais voulu. Mais souvent mieux que tu ne l’avais prévu. Peut-être un jour vas-tu le voir, alors que tu n’y pensais plus depuis longtemps. Aie confiance. Laisse aller le souhait et toutes les images qui se rapporte. Tu ouvres calmement les yeux et tu restes encore assis un moment…

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Laurence de Vestel – ©oltome.com – janvier 2015 (Calme et attentif comme une grenouille)