I – Ceux qui aiment trop
L’amour est-il une maladie ?
Notre névrose n’est pas d’aimer trop fort mais trop vite. L’amour est progressif. La passion destructrice provient souvent d’une erreur d’estimation, de ne pas avoir déceler le décalage entre nos rêves et la réalité de notre partenaire qui n’a peut-être pas voulu nous suivre si vite ou si loin.
Tout commence par une attirance mutuelle. Chacun est dans sa phase de séduction. Nous ne pensons qu’à plaire en infléchissant notre personnalité dans le sens qui séduit l’autre. Ce n’est que lorsque chacun devient pour l’autre, la personne de nos pensées que l’amour commence. Lorsque les deux personnes se sentent aimées et comprises l’une par l’autre, un destin commun s’annonce. Il devient de plus en plus difficile de reculer et le point d’irréversibilité arrive quand nous fantasmons sur un “nous” dans une vie à construire. Il est très important de faire le point à chaque étape de la relation afin de s’assurer que l’attirance est réciproque et que chacun à la même idée du “nous” sur le trajet commun.
Pourquoi tire-t-on de mauvais numéro ?
- Il est rare de trouver le bon partenaire du 1e coup
- On aime quand on est prêt à aimer et quand on le veut vraiment
- Il ne faut pas faire de concessions si nous ne sentons pas nos besoins respectés ou les faire parce que l’on veut à tout prix que cela marche
Les pièges des blessures de l’enfance
- Tout ne se joue pas dans l’enfance ! Il existe une part de chance !
- Nos parents nous ont forgé notre vision de la vie conjugale.
- Nous répétons les défis affectifs de l’enfance avec l’idée de vivre le happy end
- Nous n’avons jamais fini de quêter l’amour de nos parents “idéaux”, de nos familles toxiques « bien sous tous rapport »
- Le besoin d’amour fait qu’on s’y est jetté les yeux fermés, à corps perdu.
- Il faut s’occuper de l’enfant qui est en nous, lui parler, le rassurer, le chérir.
Pourquoi on reste enfermé dans une relation qui ne nous convient pas ?
- Il faut du temps pour accepter l’échec, avouer que l’on s’est trompé.
- Une relation destructrice nous détruit : nous n’avons plus la force que celle d’attendre que la souffrance devienne à ce point intolérable.
- L’autre nous relance et nous pensons au signe d’un nouveau départ.
- La relation a des hauts et des bas. On minimise le drame.
- A force d’être malheureux et maltraité, on se blinde contre la douleur.
- On veut assumer jusqu’au bout !
Souffrir jusqu’où ?
L’enfant qui est en nous cherche une situation vécue pour parvenir cette fois à s’en rendre maître. Il va chercher l’indifférence, non pas pour savourer la joie d’être ignoré, mais pour forcer le coeur de celui qui s’acharne à ne rien donner. Ces paris
sont bien souvent perdus d’avance et ne débouchent que très rarement sur de très belles histoires d’amour. L’insuccès réveille des douleurs de l’enfance. Et puis la fatigue, l’usure nous fait accepter de souffrir trop loin.
II – Ceux qui ne savent pas aimer
D’habitude, lorsque nous souffrons d’aimer, c’est que l’autre n’éprouve pas la réciproque. Lorsque nous rencontrons un être incapable d’aimer, notre souffrance vient d’une relation malsaine qu’il aurait mieux valu repérer.
Ceux qui ont peur d’aimer
- Les débuts sont prometteurs : charmants, enthousiastes, généreux, sincères
- Nous entrons confiants et avec abandon dans l’amour et l’avenir
- Ils ne veulent pas rompre et nous font danser dans une valse « entre-deux »
- On ne parle pas de la peur d’être englouti dans la passion mais de vivre l’amour comme une prison, aussi dorée qu’elle puisse être. Nous n’avons rien dit, rien fait, n’avons pas été décevants… ils ont juste le besoin de nous fuir parce qu’ils nous aiment trop, de s’échapper d’une exclusivité affective insoutenable.
- Nos pauvres remèdes ne font qu’aggraver leur mal.
Ceux qui n’aiment pas aimer
- Certaines personnes se moquent d’aimer oun’ont pas la tête à cela.
- Pourquoi l’amour serait-il ma priorité ?
- Les manipulateurs n’aiment pas l’amour. Ils tirent les ficelles de notre vie comme si nous étions les misérables marionnettes de leur illustre théâtre. Ils nous utilisent comme des outils à leur service. Ils jouent avec nous selon leurs besoins jusqu’à ce que leur intérêt le porte ailleurs.
- L’habilité du manipulateur consiste à ne rien demander, à ne rien exiger, mais à nous amener à nous plonger nous-mêmes dans notre propre pétrin.
- Les dominateurs n’aiment pas : ils écrasent, corrigent, contrôlent, sont incapables de gratuité et de désintérêt
Ces pervers qui nous détruisent
Le pervers fonctionnent à l’envers :
- Il fait tout pour saboter l’échange, le bonheur qui se construit, l’intimité,
- Il séduit par la flatterie et les compliments pour mieux nous détruire,
- Il appâte par l’écoute, s’inquiète pour nous, nous fait parler pour nous piéger
- Il dissèque nos failles qu’il retournera contre nous le moment venu.
Le pervers hait le couple et l’amour :
- Il n’apporte rien dans la corbeille du mariage.
- Sa manière de faire l’amour est froide, technique, sportive.
- Détruire est sa seule initiative : « Je ne suis pas un homme de couple »,
Les agressions indirectes :
Dénigrement – dédain – mépris – mauvaise fois – refus du dialogue – promesse non tenue – nous laisser en plan
Coups tordus et raisonnement :
Créer la confusion – Nous tenir en suspens et à disposition pour que nous puissions être pris, jeté, repris au gré de ses humeurs inconstantes en jouant avec nos nerfs et nos sentiments – Irrite pour provoquer des réactions émotives spectaculaires.
La culpabilisation toxique :
- Il laisse entendre que nous sommes inadéquats ou mauvais.
- Il nous reproche tout et son contraire, nous pousse dans un sens pour nous reprocher d’y être allé.
- Nos amis sont stupides, nous veulent du mal ou sont intéressés
- Déboussoler, terroriser, rendre dépendant…
- Il demande un enfant car il a envie de fonder une famille et à la moindre remarque… il serait fou de faire un enfant avec vous !
Pourquoi reste-t-on ?
Au lieu de prendre des distances salutaires, nous nous accablons, c’est de notre faute, nous n’aurions pas du riposter, nous n’aurions pas du poser de questions… Nous rendons l’amour responsable de cette dépendance, mais ce n’est pas de l’amour, c’est de la peur. L’amour et la peur sont deux sensations fortes que nous avons confondues.
L’indispensable notion de harcèlement
- Pour enfermer son conjoint, le couper du monde extérieur, se jouer la victime
- Procédurier sans scrupule, le pervers n’hésitera pas utiliser parent, ami… pour s’en faire un allié.
Pourquoi s’est-on laissé prendre ?
- Ils sont charmants et sympathiques.
- Ils se posent merveilleusement en victime.
- Leur moi grandiose a daigné porter un regard sur nous,
- Notre humilité est la porte grande ouverte à leurs abus !
- Ils jugent impudique de vouloir de la tendresse, de l’amour, si supérieur à cela.
- Persuadé de détenir la Vérité, il nous rabaisse au rang de pauvres créatures.
- « L’envers de l’amour n’est pas la haine mais le pouvoir » disait Jung… ces êtres au moi grandiose et tout puissant !
Le pervers souffre-il autant que nous ?
Il ne souffre pas. Si souffrance il y a, il s’arrange pour la déposer dans un autre nid. Il s’en débarrasse sur sa proie dans aucune culpabilité, car tant qu’il fait souffrir, il ne souffre pas lui-même. Lorsque la victime échappe à ses griffes, il la poursuit en la harcelant davantage pour le plaisir de la chasse ou l’oublie aussitôt.
Des victimes sous le choc
La victime se rend compte qu’elle a été traitée comme une chose qui a été abusée, intimidée, bafouée. A qui en parler ? La honte qu’elle éprouve crée un sentiment de solitude terrible. Oublier est impossible.
Les personnalités violentes
- La spirale de violence : l’agressivité est palpable dès le début de la relation
- Tout commence par des conflits de couple « normaux »…
III – Quitter pour de bon ou rester autrement ?
Si difficile de rompre : s’arracher à ceux qu’on aime, se sevrer,.. – Pourquoi les femmes s’en vont ? Advenir à elle, partager, de la considération, sauver leur peau – Oser la solitude – En finir avec les croyances sur l’amour
Retrouver l’estime de soi – Comprendre les dysfonctionnements – Renoncer à changer l’autre – Se parler pour mieux s’entendre – Penser à soi
« Ces amours qui nous font mal » de Patricia Delahaie un bon livre pour en savoir un peu plus sur l’amour quelque soit la situation ! Tout le monde en rêve alors pourquoi n’y arrive-t-on pas systématiquement et tout simplement ? Un très bon état des lieux qui aide dans toutes les situations les plus désespérées
Patricia Delahaie est née en à Paris en 1954. Philosophe et sociologue de formation, Patricia Delahaie est journaliste spécialisée dans les rubriques société et auteure spécialisée dans les relations humaines dans une dizaine d’ouvrages.