Résumé du livre : « Etre Heureux ce n’est pas nécessairement confortable » de Thomas d’Ansembourg
I. Illusion et réalité, et pièges anti-bonheur
Soit nous attendons l’éclaircie en remettant le bonheur à plus tard, soit nous croyons qu’il est plus raisonnable de renoncer à toute attente, soit nous croyons que ne pas être heureux relève de notre incompétence.
1. Comprendre deux principes de fonctionnement de la vie :
- L’alternance : la vie se déroule selon des cycles que l’on pourrait comparer aux saisons.
- Au delà de l’apparence : le présent n’est pas confiné à ce que nous faisons.
-
2. Les pièges anti-bonheur inconscients :
Les étapes pour sortir d’un piège
- Réaliser que ce que nous vivons n’est pas la réalité objective
- Comprendre comment le piège pour pouvoir le désenclencher.
- Pratiquer la CNV
Les 4 pièges :
- Le jugement : juger nous met en contact avec la réalité que nous croyons être qu’elle est et non avec ce qu’elle est
- Les croyances : on crée ce que l’on craint (ex : la locataire qui rend son gentil proprio agressif par sa peur des hommes)
- La pensée binaire : à remplacer par la conscience compréhensive « pour le moment » – « et en même temps »…
- Le langage responsabilisant : « il faut, tu dois… » est un langage de victime à remplacer par « Je voudrais, je tiens à… » nous rend conscient que nous exerçons notre liberté de choix.
II. « Je suis vacciné contre le bonheur »
Nous recevons deux doubles messages contradictoires « reçus pour notre bien » qui nous handicapent totalement le simple fait d’être heureux.
- Premier double message :
On n’est pas là pour rigoler = le bonheur est interdit
Les moments de joie sont vécus avec culpabilité. Si je me montre heureux, je vais être rejeté.
Faux être heureux avec ce que l’on a = le bonheur est obligatoire
Les moments de doute sont vécus avec culpabilité. Si je me montre malheureux, je vais être rejeté.
- Deuxième double message :
Il faut être le meilleur = la performance est obligatoire
La vie est un parcours épuisable à faire et non pas à être
Ne te prends par pour le meilleur = la performance est interdite
Je ne peux pas m’autoriser à me donner la place que j’attends désespérément donc je compense (cigarettes, achats, alcool,…) On veut sans oser, on espère sans entreprendre, on subit sans agir.
III. Les pièges de l’éducation à la gentillesse
Petits, nous nous sommes écrasés pour être gentils, ne pas déranger, pour ne pas risquer le rejet, le renvoi, le désamour que nous avons appris à craindre dès qu’il y a désaccord.
- Nous avons plus appris à « Faire » plutôt qu’à « Etre »
L’insécurité affective
Les « je t’aime si… » instaurent la course à tout bien faire. Pour être aimé, je n’arrête pas de faire des tas de choses. Comment me sentirai-je si je me sentais totalement aimé tel que je suis ? Ne lèverais-je pas le pied pour me réjouir plus d’être ?
L’obligation de produire
Les « ne reste pas là à rien faire… » nous font passer à côté du trésor de bien-être et de contentement intérieur que nous cherchons tous inlassablement et désespérément alors qu’il est sous nos pieds ! L’histoire de l’homme qui cherche ses clés sous la lumière du réverbère sous prétexte qu’il cherche là où il fait clair est édifiante !
Un hamster dans un tambourin… mourir à la course ?
Pour beaucoup, convaincus que nous ne pouvons être aimés qu’en étant le meilleur, nous voulons nous surpasser en tout sans être jamais satisfaits. Le tambourin tragique de la vie tourne…
Fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve !
« C’est trop beau pour être vrai » ou « Ca ne pouvait pas durer »… On a tous tendance à saboter notre bonheur, à vite quitter un inconnu délicieux (tendresse, entente, bien-être intérieur) pour revenir au connu détestable (conflit, tension, solitude…) par manque d’habitude et de liberté intérieure. Le bonheur est un stress à gérer comme un autre ! Aidons-nous en identifiant notre auto saboteur ou « Attention, tu sabotes ! ». Mandela : « Ce qui nous effraie, ce n’est pas notre ombre. Ce qui nous effraie, c’est notre lumière : nous sommes puissants au-delà de toute mesure… ».
Etre là !
Se contenter de rester présent à l’autre en étant simplement là ! Soyons présents à ce que nous faisons pour le faire bien et avec cœur (même la vaisselle). Faire de plus en plus de choses dans ma vie ou mettre de plus en plus de vie dans les choses à faire ?
- Nous n’avons pas mis notre confiance et notre sécurité en nous mais dans le regard de l’autre.
Regard de l’autre et fragilité personnelle
Le « je t’aime si… » nous a rendus dépendants du regard de l’autre. Beaucoup de nos attitudes sont formatées par la crainte du jugement et du rejet. Nous risquons à force de plaire à tous de passer à côté de nous mêmes. Se respecter et respecter l’autre est la seule façon d’entrer dans notre vie de manière vivante.
Le stade exécrable
Que c’est dur de réaliser combien on s’est négligé ou laissé écrasé par peur du regard des autres ! Il ne sert à rien de tout bazarder. Le risque de n’avoir rien appris serait de reproduire le même scénario.
Sortir du piège
Constater le piège : au fond, je ne me fais pas confiance…
Identifier les sentiments et les besoins : de l’attitude dépendante et ceux de l’attitude souhaitée…
Tendre vers ces nouveaux besoins avec bienveillance
Prendre du temps pour célébrer
Placer son besoin de sécurité dans la confiance, pas dans le contrôle !
En restant dépendant de l’environnement extérieur avec le souci de « coller à la bonne image », le moyen le plus simple de se rassurer est de contrôler les autres… qui vous fuient, ce qui vous invite à contrôler plus et faire fuir l’autre encore plus loin… La pensée binaire vous fait croire que soit vous vous pliez, soit vous vous imposez aux autres, alors que vous pouvez vous faire respecter en restant à l’écoute de l’autre.
L’humilité c’est accepter :
que sa bonne intention n’est pas forcément juste
que nos efforts ne sont pas forcément adéquats
de ne plus attendre la reconnaissance pour nos efforts
l’inconfort de se changer sans attendre le changement des autres
notre non toute-puissance
notre propre puissance sur soi-même
- La différence vue comme une menace
La différence vue comme une ennemie
Pour ne pas déranger, ne pas être seuls, pour acheter la paix, nous ne montrons pas notre différence. Ce système qui nous a servi jadis nous dessert et nous asservit aujourd’hui. Du coup, nous avons bien de la peine à accueillir ou à tolérer la différence de l’autre. Dès qu’une personne n’a pas la même opinion, combien de temps allez-vous passer à l’écouter sans l’interrompre ?
Construction d’une croyance – d’une cage :
Construction de la cage : j’ai trop peur de déplaire à ma mère… je vais être gentille, je vais être ordonnée…
Renforcement de la cage : mon jeu marche… je perds mon insouciance
Limite de la cage : tout le monde n’apprécie pas mon ordre…
Enfermement dans la cage : cela devient intolérable, mon besoin d’ordre n’est pas compris
Prise de conscience de l’enfermement : je commence à voir que vivre est pour moi plus important que l’ordre
Merci cage ! La porte est ouverte…
Il y a longtemps eu le bénéfice à rester dans la cage : c’est ce qui a rendu le piège invisible et a donc rendu la sortie de celui-ci bien plus difficile. C’est la phase de réconciliation avec soi-même et du pardon à soi pour ne pas s’être respecté.
Clarification des élans
« J’ai peur et je veux changer » permet de quitter la vision binaire. Apprivoiser ses peurs par le dialogue intérieur entre les deux parties de soi permet de clarifier ses élans et de se libérer des peurs maintenant identifiées.
Léviter pour éviter le conflit
Le conflit est un ingrédient de la vie. Nous passons une énergie folle à l’éviter ou à rêver de l’harmonie parfaite. A force de refouler, la cocotte minute est prête à l’exploser. Dans un couple, quand un partenaire évolue, le conflit naît par la peur de l’un de se perdre dans le changement et l’autre par la peur de s’étouffer dans le statu quo. Il est beaucoup plus facile de lâcher ses quatre vérités que de partager la vérité de ce qui se vit en soi. Plus nous nous accrochons pour obtenir une chose et plus nous aurons de chances de ne pas l’obtenir. Plus nous lâcherons prise et plus nous avons de chances de voir arriver ce que nous espérons.
- Nous n’avons pas appris à dire non ni à entendre non
Apprendre à dire non de façon affirmative et non agressive
Il s’agit d’entendre le besoin de l’autre sans se croire obligé de le satisfaire. Si je prends soin de l’autre en me négligeant moi-même, j’entretiens la négligence et non le soin.
Accueillir le non de l’autre
Nous avons tendance ou à argumenter ou à adopter le confort de la démission « bon,bon, tu as raison… ».
L’intention – Le pied de paix – Effet longue durée
L’intention de créer une vraie relation avec l’autre sans devoir être d’accord avec lui, pour vivre sur un pied de paix, nous invite à changer notre façon d’être sur la durée.
Mettre ses limites
Beaucoup de personnes ne parviennent pas à mettre de limites à leurs enfants par un « Stop, pour moi, cela suffit » parce qu’elles n’arrivent pas à s’en donner à elle-même. La peur du désamour les handicape. Douceur se conjugue avec fermeté.
Un égoïste c’est quelqu’un qui ne pense pas à moi.
Tu n’es pas gentil de me dire non. Le drame du système binaire encodé dès la maternelle est que l’être se trouve conditionné « à faire » pour des raisons extérieures, la gratification, le souci de plaire, la peur de recevoir un blâme et non par élan intérieur de contribution, de création et d’amour. Nous devons réapprendre à nous faire respecter par la force intérieure et la compréhension mutuelle et non par la menace, l’agression, la vengeance.
- La différence vue comme une menace
Maîtriser ses émotions et ses sentiments ne veut par dire les refouler mais être capable de bien les connaître pour en faire un usage conscient.
Les stades de l’apprentissage :
Inconsciemment incompétent (Chanter en anglais approximativement)
Consciemment incompétent (Prendre des cours d’anglais)
Consciemment compétent (Parler approximativement anglais)
Inconsciemment compétent (Bilinguisme)
Transformer la colère
Les sentiments désagréables à vivre nous renseignent sur le fait que nous avons quelque chose à demander plus clairement. La colère est l’indice d’une grande vitalité qui bouillonne en nous et qui demande à être entendue et utilisée à bon escient. Comme nous ne pouvons pas faire l’économie de la colère, le mieux serait de pouvoir l’exprimer non violemment à la bonne personne, au bon moment, pour un bon motif, de façon consciente.
- Qu’avons nous à demander ? notre colère nous ramène souvent à quelque chose que nous avons à nous demander à nous (la colère « contre le désordre de son mari » est peut-être une colère à ne pas savoir se laisser être »
- Qu’avons-nous à transformer ? la peur dans le regard de l’autre (dans la colère du désordre du mari c’est peut-être sa difficulté à oser être, à quitter le regard de maman)
- Qu’avons-nous à lâcher ? se transformer nécessite un choix qui implique nous ayons à lâcher ce que nous étions.
Transformer sa peur :
Nous ne ferons pas l’économie de nos peurs et devons les identifier pour qu’elles cessent de nous manipuler. On distingue la peur circonstancielle (orage, ne plus avoir d’argent), la peur essentielle (peur de l’abandon, du rejet,…), et la peur existentielle (de passer à côté du sens de sa vie). Rencontrer sa peur existentielle, c’est aller vers la joie d’aller vers soi-même, de dépasser un niveau de conscience dans l’existence, de renoncer au faire pour être, de faire partie d’un univers cohérent. Il s’agit de cesser de rester accroché à sa biographie pour aller vers son soi profond. « Aujourd’hui je peux choisir de prendre la responsabilité de la manière dont j’ai vécu mon histoire et la responsabilité de ce que j’en fais maintenant ». En allant vers cet élan intérieur, nous sommes fidèles à notre essence.
Traverser ses émotions :
- Quitter les jugements (je suis nul d’avoir peur)
- Dépasser ses croyances (un homme ne peut pas avoir peur)
- Quitter la pensée binaire (j’ai peur donc je ne pourrais..)
- Sortir du langage déresponsabilisant (il faut être fort…)
- Vivre l’alternance : (entrer dans la peur n’est pas agréable)
- Dans le présent ouvert : opportun même si pas confortable
- Etre avec ses peurs sans s’en distraire par le faire
- Trouver la confiance en soi sans avoir peur du regard de l’autre
- En s’accueillant dans sa propre différence
- En acceptant de dire non aux pensées négatives et au saboteur
- En se familiarisant et en respectant ses sentiments et besoins
- Sans tomber dans le piège du double vaccin (On n’est pas là pour rigoler – Faut être heureux avec ce que l’on a)
- Sans tomber dans le piège du double rappel (Faut être parfait – Faut pas se prendre pour le meilleur).
Ecouter les sentiments agréables et les utiliser pour se transformer
- Observer : un événement qui vous a particulièrement rendu heureux (une fête d’anniversaire surprise en votre honneur)
- Sentiments : identifiez les sentiments ressentis à cette occasion
- Besoins : identifiez les besoins qui ont été satisfaits
- Demande : qu’aimeriez-vous faire pour que ça se répète au quotidien
- Encoder du bon : « Je tiens à garder ces moments lumineux et joyeux chaudement dans mon cœur. Je tiens à enrichir ainsi mon trésor intérieur à l’abri de toute usure et de toute rapine. J’engrange cette ressource sûre dans mes greniers intérieurs hors de toute agression, intempérie afin de porter cette richesse en moi quoi qu’il advienne et d’y avoir recours par temps de conflits, famine, disette si la vie devait se révéler moins douce »…
- Etablir consciemment des liens entre sentiments et besoins, pour se réjouir d’être réjoui !
IV. De la culpabilité à la responsabilité d’amour
La culpabilité et le devoir sont une combinaison de pièges. Le « il faut » est à remplacer par « j’ai à cœur ». Lorsque nous ne sommes pas sur le chemin, nous souffrons. Et la vie nous lance des signes pour nous tirer de notre léthargie, de notre sommeil. Elle vous chuchotera ce qu’il faut pour vous éveiller, et si cela ne marche pas, elle élèvera le ton de manière à nous remettre sur votre chemin,
V. Gym, hygiène et diététique du coeur
Sachons mourir pour devenir. Le deuil est un ingrédient de la vie – Aimez le cours du temps – Arrosez les fleurs, pas les mauvaises herbes !
« Etre heureux ce n’est pas nécessairement confortable« … Curieux titre ! Et pourtant le livre de Thomas d’Ansembourg est un des livres qui met le plus en joie, dirais-je. Eh oui, fini la culpabilité de ne pas se sentir « heureux » alors que nous avons tout. Fini de culpabiliser parce que nous allons enfin comprendre pourquoi et une fois que nous aurons compris, nous pourrons déjouer les mécanismes de l’humeur morose sans raison et pouvoir sans plus attendre cultiver notre joie profonde qui vit en chacun de nous. Très bel ouvrage intelligent qui ouvre le coeur. Bonne lecture !
Heureux, heureux… Soit nous attendons l’éclaircie en remettant le bonheur à plus tard, soit nous croyons qu’il est plus raisonnable de renoncer à toute attente, soit nous croyons que ne pas être heureux relève de notre incompétence.
Nous recevons deux doubles messages contradictoires « reçus pour notre bien » qui nous handicapent totalement le simple fait d’être heureux.
- On n’est pas là pour rigoler = le bonheur est interdit / Il faut être heureux avec ce que l’on a = le bonheur est obligatoire
- Il faut être le meilleur = la performance est obligatoire / Ne te prends par pour le meilleur = la performance est interdite
Tout cela semble bien compliqué. Comment se dépatouiller de ces deux messages contradictoires que nous entendons depuis notre plus jeune âge Pourtant, si je ne peux pas m’autoriser à me donner la place que j’attends désespérément, je reste dans la frustration, la colère, l’incompréhension et je risque de compenser sans même m’en rendre compte (cigarettes, achats, alcool,…) On veut sans oser, on espère sans entreprendre, on subit sans agir.
Apprenons déjà à être là. De rester présent à soi et à l’autre en étant simplement là ! Soyons présents à ce que nous faisons pour le faire bien et avec cœur, même les plus petites choses.
Apprenons à plutôt que faire de plus en plus de choses dans ma vie, à mettre de plus en plus de vie dans les choses à faire !
Etre heureux ? Pas de souci : ça se travaille !