Jonathan Lehmann a 38 ans et n’aime pas sa vie… Le simple livre d’Eckhart Tolle, « Nouvelle Terre » le confronte à la clé de ses souffrances : son mental compulsif. Jonathan se met au yoga, à la méditation et se plonge dans des dizaines de livres sur le même thème. Pour aller plus loin encore, il part en Inde… d’où son journal intime d’un touriste du bonheur.
Partie I – Vipassana
« Noble silence now », 10 jours, 10 heures par jour. L’expérience Vipassana a été créée par un sage Birman, Goenka, sur base des enseignements du Bouddha qui a dit il y a 2500 ans : « La recherche constante du plaisir et le rejet des états émotionnels négatifs sont bien à cause de la souffrance humaine. Mais il faut regarder plus loin que ça, plus loin que ces choses que l’on désire ou que l’on rejette. Il faut se concentrer sur la racine de tous : la sensation physique. Car, à la base de tout désir, à la base tout rejet, on peut trouver une sensation dans le corps. » La méthode Goenka est aujourd’hui la plus efficace dans le traitement des addictions. Elle nous fait réaliser que la douleur est une sensation physique come une autre. On ne peut pas forcément éviter la douleur, mais on peut apprendre à ne pas s’identifier à elle, à ne pas y ajouter la couche mentale qui va la rendre insupportable. Ce qui la rend éprouvante, ce sont tous les moments où le mental est en furie et où tous nos démons ressortent.
Au cœur de l’enseignement de Goenka, il y a l’idée selon laquelle toute la souffrance humaine provient de l’illusion du concept du « Moi », le Moi Histoire, qui s’identifie aux choses et qui ne connaît que le passé et le futur. Pour revenir au Moi Présent, il faut méditer pour apprendre à se servir du temps qu’il nous reste ici de la meilleure façon.
Partie II – Lost in India
En rencontrant un masseur étonnant, Jonathan réalise que le corps nous parle. Il pointe les problèmes émotionnels à traiter et les mauvaises habitudes à changer. Jonathan apprend du même coup qu’il est bien plus judicieux de dépenser son argent dans les expériences que dans les objets !
Matt Kahn, un enseignant spirituel américain, nous explique que pour s’aimer vraiment, il faut aimer passer du temps avec soi. Ce n’est que lorsque l’on est devenu sa propre âme sœur et que l’on se donne à soi-même cet amour qu’on a si souvent chercher à l’extérieur, que l’on peut enfin être prêt à avoir une relation amoureuse éveillée. Aimer le Moi Présent : lui donner une bonne nourriture, du sommeil et de bons exercices physiques. Et aimer le Moi Histoire : en apprenant à aimer son histoire à travers la gratitude, la méditation et les poubelles mentales.
Jonathan se rend à l’Ashram d’Amma. Amma avait 9 ans quand elle a pris conscience de ce qu’était vraiment la souffrance d’autrui. Elle consacre sa vie à la faire reculer. Son ONG Embracing the World est l’une des premières à intervenir quand une catastrophe naturelle frappe le monde. Chacun est le bienvenu dans son ashram. Tout le monde est censé mettre la main à la pâte. Elle dit que le monde serait sauvé si chacun apprenait seulement à donner un peu plus qu’il ne prend. Lorsque Jonathan reçoit le câlin d’Amma, le « darshan », c’est une décharge d’amour pur.
Partie III – Rien à faire, nulle part où aller…
Sur la compassion, on pourrait résumer la pensée d’Eckhart Tolle :
- L’enfer désigne tout moment marqué par l’incapacité d’aimer
- Dont la manifestation dont la jalousie, l’agressivité et la méchanceté
- L’enfer résultant de l’incapacité d’aimer est une véritable souffrance
- Personne ne souffre intentionnellement
- On ne peut offrit à cette personne que de la compassion
La compassion, c’est la vraie force !
Pour réussir à voir le verre moitié plein, il faut déjà savoir que notre tendance naturelle est de voir le verre à moitié vide, et donc, ne pas se laisser berner mais apprendre à se servir de notre cerveau d’une façon qui nous fasse du bien, de faire honorer le divin qui en nous et en autrui.
Jonathan a réalisé qu’il portait beaucoup de jugements. Il a utilisé la géniale technique de terminer ces jugements par… « comme moi ». Toutes ces personnes qui savent tout… comme moi !
Jonathan apprend que ce sur quoi on concentre son attention détermine le contenu de notre vie et que pour que ce désir se réalise, il faut se concentrer sur l’émotion que l’on ressentira. Ne pas envoyer une vibration de manque (je veux plus d’argent) mais envoyer une vibration des émotions que l’on veut éprouver (du confort, du soulagement…). Cela peut se faire au travers de mini-méditation.
Partie IV – Renaissance
Jonathan se rend dans l’ashram d’Osho. Dès son arrivée, il y vit une expérience incroyable : elle consiste à s’exprimer dans une langue inventée. Le Gibberish. L’expérience consiste à produire des bruits qui ne veulent strictement rien dire. En parlant Gibberish, il est absolument impossible de penser. Cependant, il est possible de visualiser des images et en fonction de ces images, le ton du Gibberish change. Une expérience folle qui permet de relâcher toutes les émotions refoulées.
Selon Osho, le sexe est comme du charbon qui pourrait se transformer en diamant. C’est une matière première susceptible de devenir amour si seulement on apprend à canaliser l’immense énergie qu’elle dégage. Le sexe peut être transcendé uniquement si on a compris comment le transformer en méditation : comment en faire un acte d’amour plutôt que de consommation. Lorsque Osho parle de l’éjaculation comme d’une perte d’énergie : un insecte africain meurt immédiatement après sa toute première éjaculation, temps cela lui a coûté d’énergie. Le message d’Osho est qu’on fait passer le sexe pour quelque chose de sale et d’obscène. De cet interdit découle toutes nos obsessions, nos perversions. Si on apprenait à banaliser le sexe, on pourrait le dépasser : ne plus en être obsédé au point de concentrer toute notre énergie dessus. Et cette énergie, pouvoir la dépenser ailleurs, de façon plus saine et productive. Jonathan réalise qu’il faut moins être dans le mouvement et la performance mais plutôt dans la respiration et le partage.
Avec Osho, Jonathan comprend que l’on peut observer son mental et le rediriger sans le contrôler complètement. Comme un bateau dans une mer d’icebergs : on ne peut l’arrêter, seulement lui faire changer de cap. »
Jonathan assiste à un Satsang, une séance au côté d’un maître, Roger Castillo. Pour Castillo, le libre arbitre est une illusion. Nous n’avons pas le pouvoir de changer le film, mais nous pouvons le vivre d’une façon plus ou moins agréable. Tout ce que nous faisons dépend de nos gènes et de notre conditionnement perpétuellement mis à jour. Les choses sont justes telles qu’elles sont.
Pour Castillo, deux choses empêchent l’être humain d’être heureux. La première, c’est de croire qu’il y aurait quelqu’un en nous qui agit. Faux, rien ne dépend de notre volonté : ce qui permet d’éliminer trois des cinq principales sources de souffrance de l’être humain : la culpabilité, l’attribution de fautes à autrui et la fierté. La deuxième croyance qui nous empêche d’être heureux, c’est de croire que le bonheur dépend du plaisir. Le bonheur est tout simplement une paix intérieure continue, que l’on soit en présence de plaisir ou de douleur. Il faut savoir regarder le film de notre vie sans s’attacher au plaisir ou fuir la douleur. Ainsi, on peut se débarrasser des deux dernières causes de la souffrance humaine : l’anxiété et l’attente. La souffrance et rien d’autre que l’addiction aux plaisirs et la résistance à la douleur. Nous devons juste apprendre à nous relaxer et apprécier la vie.
Au festival de Cannes la spiritualité, comme le dit Jonathan, à Rishikesh, il rencontre le fameux gourou brésilien Prem Baba. Jonathan s’est senti revivre ! Là, tous les satsangs commencent par de la musique jouée par le « Awaken Love Band ». Le gourou a comme but d’éveiller l’amour en chacun de nous. Il utilise deux outils majeurs pour faire évoluer les consciences : le silence (la vie méditative) et la connaissance de soi qui consiste à : 1. Enlever le Masque. 2. Détecter sa part d’ombre, le Moi Inférieur. 3. Reconnaitre l’Enfant Blessé qui a résulté du Moi Inférieur. 4. Redécouvrir son Moi Supérieur, un être d’amour que nous étions à l’origine.
Jonathan se rend chez Sri Sri où il a passé un moment rempli de joie et d’amour avec de « vrais » indiens. Sans avoir appris grand-chose… Il finit son voyage chez Babaji… pareil.
Voilà… le voyage intime du touriste du bonheur se termine. Jonathan sait qu’il n’a rien à faire et nulle part où aller. Il est libre.
A son retour en France, Jonathan a créé un blog « Les Antisèches du bonheur ». Il cultive ses 3 habitudes de bonheur :
- La méditation : pour ne plus écouter sa voix dans sa tête et être à la merci de son « Moi Histoire ». Elle rend plus heureux, plus intelligent et rallonge la vie !
- La gratitude : sachant que la pensée négative pèse plus lourd dans le cerveau que la pensée positive, il faut entraîner son cerveau à formuler chaque jour des pensées relatives aux bonnes choses dans la vie pour renforcer nos réseaux neurologiques responsables du bonheur.
- Sortir les poubelles mentales. En apprenant à se parler tout seul ou à écrire car on y voit bien plus clair. Jonathan pratique « l’art du matin » : médiation et tenir un journal où il fait la liste des priorités de la journée, discute de ses problèmes non résolus et fait son exercice de gratitude.
Résumé « Journal intime d’un touriste du bonheur » de Jonathan Lehmann par Laurence de Vestel – mai 2023 ©oltome.com
« Journal intime d’un touriste du bonheur »… dangereux ! Vous allez partir en Inde ! Magnifique écriture, entrainante, sincère et drôle. Quand on ne voit plus clair en soi ou que l’on est plus parfaitement sur son chemin du bonheur, l’Inde semble une des pistes parmi les plus efficaces. Que du bonheur à lire ce livre frais et positif.