Résumé du livre d’Irvin Yalom, « La méthode Schopenhauer »
Julius Hertzfeldt est un célèbre psychothérapeute à San Francisco. Il apprend qu’il n’en a plus que pour quelques mois à vivre. Que fait-il ? Il contacte l’arrogant Philips Slate, un ancien patient, accro au sexe. Le grand échec de sa carrière !… devenu psychothérapeute. Au centre de cette relation Schopenhauer.
Extraits
Le talent, c’est le tireur qui atteint un but que les autres ne peuvent toucher. Le génie, c’est celui qui atteint un but que les autres ne peuvent même pas voir.
Si on observe la vie dans ses moindres détails, dieu qu’elle paraît ridicule. Elle est comme une goutte d’eau que l’on regarde dans un microscope, une petite goutte qui grouille de protozoaires. On ne peut que s’esclaffer en les voyant s’affairer avec empressement et se pousser les uns les autres. Qu’elle ait lieu dans cette goutte ou dans le bref temps de la vie humaine, cette activité effrénée est du plus haut comique.
C’est justement parce que la fatale activité du système génital sommeil encore, alors que celle du cerveau est déjà tout éveillé, que l’enfance et le temps de l’innocence et du bonheur, le paradis de la vie, l’Eden perdu, vers lequel, durant tout le reste de notre vie, nous tournons les yeux avec regret.
L’une des plus grande sagesse consiste à faire de l’instant présent le but ultime de la vie, car c’est la seule réalité. Tout le reste n’est que pensée. Mais l’on pourrait très bien y voir aussi notre plus grande folie, car ce qui n’existe que le temps d’un instant avant de s’évanouir comme un rêve ne vaut jamais la peine qu’on s’y attarde.
Les grandes douleurs font taire les petits ennuis, et réciproquement, en l’absence de toute grande douleur, les plus faibles contrariétés nous tourmentent et nous chagrinent.
La sérénité et le courage que l’on apporte à vivre pendant la jeunesse tienne aussi en partie à ce que, gravissant la colline, nous ne voyons pas la mort, situé au pied de l’autre versant.
Il est intéressant de se pencher sur l’imagerie qui entoure Ganesh. Chaque trait de Ganesh possède une signification profonde et donne une instruction morale. Regardez sa grosse tête d’éléphant, elle nous demande de penser en grand. Les grandes oreilles ? D’écouter plus attentivement. Les petits yeux nous rappelle qu’il faut se concentrer et affiner notre regard. La petite bouche, qu’il faut moins parler. Il y a plein d’autres choses encore. Il n’a qu’une seule défense. Ce qui signifie : gardez-le bien et rejeter le mal. Dans ses mains, il tient une hache pour couper tous les liens qui vous retiennent. Dans son autre main, il tient une corde, pour se rapprocher toujours plus de ses hautes aspirations. Et la souris, c’est le désir. Vous pouvez la chevaucher, mais à la seule condition de bien la tenir sous votre contrôle. Sinon elle fait des ravages.
Tant que je garde mon secret, il est mon prisonnier : dès que je le lâche, c’est moi qui devient son prisonnier. À l’arbre du silence, pend son fruit, la tranquillité.
La mort est l’impossibilité de toute possibilité ultérieure.
Considéré du point de vue de la jeunesse, la vie est un avenir infiniment long ; de celui de la vieillesse, un passé très court, tellement qu’elle s’offre à nos yeux comme les objets par le petit bout de la lunette, et à la fin comme vus par le gros bout.
Nous devrions traiter avec clémence toutes les folies, toutes les faiblesses et tous les vices des hommes, en gardant bien à l’esprit que ce ne sont là que nos propres folies, nos propres faiblesses et nos propres vies. Car ce sont simplement les faiblesses de l’humanité, à laquelle nous appartenons également ; aussi les avons-nous toutes au plus profond de nous-mêmes. Nous devrions pas nous indigner que d’autres possèdent ces vices, simplement parce que ceux-ci n’apparaissent pas en nous à ce moment précis.
On ne trouverait peut-être pas un homme, parvenu à la fin de sa vie, à la fois réfléchi et sincère, pour souhaiter de la recommencer, et pour ne pas préférer de beaucoup un absolu néant.
Laurence de Vestel – ©Oltome.com 2017
« La méthode Schopenhauer » d’Irvin Yalom est encore une superbe découverte ! Un livre qui nous plonge à la fois dans l’univers de la thérapie de groupe et dans le temps. Un livre profond qui nous parle de l’âme humaine et nous en apprend beaucoup…
« Nous devrions traiter avec clémence toutes les folies, toutes les faiblesses et tous les vices des hommes, en gardant bien à l’esprit que ce ne sont là que nos propres folies, nos propres faiblesses et nos propres vies. Car ce sont simplement les faiblesses de l’humanité, à laquelle nous appartenons également ; aussi les avons-nous toutes au plus profond de nous-mêmes. Nous devrions pas nous indigner que d’autres possèdent ces vices, simplement parce que ceux-ci n’apparaissent pas en nous à ce moment précis. »