Synthèse & résumé
À propos du livre
Biographie de l'auteur
Résumé du livre de l’écrivain Pierre Rey chez Jacques Lacan
- La culture est continuité. Son contraire est la création.
- Au jeu, la réponse n’arrive pas sous la forme d’un « peut-être », elle est instantanée et irrémédiable. Oui ou non, tout de suite. Pas de temps mort entre le désir et la sanction, flamboiement ou désespoir selon que les objets vous aient obéi ou se détournent de vous… Jouer – Jouir.
- La liberté s’acquiert au prix de l’exclusion. On ne peut éclore que lorsqu’on est éjecté de ce qui est clos. Briser la circonférence des cercles.
- Vaincre et con.
- L’écriture est un meurtre.
- Une jeune fille qui remettait ses copies « blanches » et qui ratait ses examens pour mieux refouler l’idée de ne plus être vierge.
- Ce qu’on désire, bien souvent, on l’ignore. Il est rarement nôtre, il est désir de l’Autre. Il nous précède. Notre destin est de ne pouvoir accéder qu’au manque à être. C’est pour cela qu’on est en analyse : on n’ose pas nommer son désir.
- Tout rapport humain s’articule autour de la dépréciation de l’autre : pour être, il faut que l’autre soit moins. Le « deux » appelle un rapport de forces.
- Nos possessions nous possèdent.Pour ne pas l’avoir compris, ceux qui possèdent trop ne jouissent pas assez. L’argent devient alors une fin en soi. En chiffrant l’infini de leur manque, ils franchissent la barrière séparant le besoin du désir. Limité, le besoin les bornait. Infini, le désir les aliène.
- Un menteur dit : je mens. En disant : je mens, il dit la vérité. Donc, la disant, il ne ment plus. Dans ces conditions, il ment encore, mais s’il ment, ce n’est que parce qu’il dit la vérité en avouant être un menteur. Par conséquent, disant la vérité lorsqu’il reconnaît mentir, il redevient menteur en prétendant qu’il ment. Conclusion : on peut mentir parce qu’on dit la vérité et dire la vérité lorsqu’on ment.
- L’homosexualité par personne interposée où deux hommes refoulent l’idée de l’acte qui les unirait dans un signifiant honni (pédé), servent le même corps, par le biais d’une femme dont ils partagent les faveurs.
- Connaître = naître ensemble au même instant dans l’énigme de la première fois où n’a cours aucun savoir.
- Une hystérique est une esclave qui cherche un maître sur lequel régner.C’est pourquoi les grands hommes charismatiques sont souvent flanqués de grandes hystériques. Picasso, il ne les cherche pas. Elles le trouvent. Comment ? En feignant d’ignorer ce que chacun reconnaît en lui, son génie, le roi de son monde et du monde est voué à cette faille paranoïaque : ne pouvoir entendre que celui qui ne lui adresse pas la parole, ne voir que celle qui ne le regarde pas. Pour ce regard qui le néglige entre tous, il la distingue. Sur quoi joue, et à son tour est jouée, l’hystérique : elle ne sera vue de lui aussi longtemps qu’elle ne le verra pas. Dès qu’elle ne se dérobera plus, elle est dépouillée du pouvoir que lui valait l’énigme de son refus et elle va grossir le rang des dépouilles anonymes. Le génie attend ce nouveau regard sans teint qui ne le verra pas.
- La porte, un élément qui empêche de voir au-delà, qui empêche le regard d’aller plus loin, est un trompe l’œil qui mérite d’être décoré, enluminé, embelli.
- L’analyse est un moyen de se libérer. Parce qu’elle libère, elle condamne. Faisant revivre, elle tue. On ne peut plus faire semblant de ne pas savoir que les dés y sont pipés. Elle appelle à devenir autre, soi-même.
- C’est une constante de la vie psychique que nul ne tient à se priver de sa névrose. Toutes les ruses sont bonnes pour y échapper. Le franchissement à se dépouiller de son moi ancien s’embusque inévitablement dans la souffrance. L’analyse est un remède contre l’ignorance, pas contre la connerie. La création ne peut procéder que du délire, qu’en sortant du sillon.
- Les puissants personnages qui ont « réussi » ont mais se sont pas. Ils croient tout avoir mais ils n’ont possédé que ce qui est à vendre. Ils sont condamnés au manque-être et à mourir épuisé derrière un leurre.
- Capter le sens, l’essence de son existence pour donner un vrai sens de sa jouissance. Acquérir un savoir sensuel que l’on possède à son insu dans une mise en pratique permanente qui s’ouvre sur autre chose.
- J’ai une femme que j’adore. Ma maîtresse me rend fou. Dois-je quitter ma femme et vivre avec ma maîtresse ou quitter ma maîtresse et rester avec ma femme ? Quoi que tu fasses, tu t’en repentiras.
- Au lieu d’assujettir mes désirs à mes moyens, décidé à en payer le prix, j’ai trouvé préférable de me créer les moyens de mes désirs.Ajuster ses désirs en les limitant au donné de la vie.
- Rien ne perturbe si on en parle, disait Dolto.
- Plus vous serez ignoble, mieux ça ira, disait Lacan.
- L’ignoble c’est précisément de ne pas parler
Laurence de Vestel – ©oltome.com 2014
Une saison chez Lacan est un livre délicieux ! Pierre Rey y raconte sa thérapie chez Lacan qui lui a permis de devenir un grand écrivain. Il a 30 ans, toutes les apparences d’un jeune homme heureux qui a réussi. Il est alors chroniqueur dans un quotidien, joueur invétéré claquant tout son argent, menant une vie mondaine et frivole. Mais Pierre Rey ne sent pas bien, il est angoissé par sa vie vide et sans sens. Il décide alors d’entamer une thérapie chez le célèbre Jacques Lacan. Une thérapie qui durera 10 ans et dont on mesure les terribles effets libérateurs ! Fantastique épopée.